La saison estivale incitant à une lecture plus attentive des publications, je m’étonne.

Considérant que tout un chacun, par ses analyses, expériences ou opinions a ici voix au chapitre, je constate, quelques étranges glissements :

- La fâcheuse tendance de certains auteurs à les enrubanner, souvent mal à propos, de formules ou de références scientifiques ou en ayant l’apparence ;

- La propension d’un lectorat, indulgent, à prêter à quelques prolixes auteurs des savoirs et des vertus les dispensant de justifications et de rigueur ;

- L’impossibilité de la discussion au profit du diktat et de la diatribe ;

- La courtoisie non comme fondement de l’échange mais comme obstacle à la vindicte.

Je le suggère à celles et à ceux dont j’accompagne le raisonnement et/ou la communication notamment professionnelles : « Appelons un chat un chat » Et, en hommage à Korzybski, d’ajouter « Le mot chat ne miaule pas. »

- Une opinion n’est pas une vérité, et ce, quel que soit son auteur. Elle est légitimement exprimable et défendable mais en tant que telle ! L’attention est requise.

- Une assertion, même parée de quelque fioriture académique ou scientifique demeure une assertion. Le discernement s’invite.

- Un ton dogmatique et une allure assurée ne présagent ni du fond ni de la validité de l’énoncé et pas davantage de ce qu’il engage. L’esprit critique (et non de critique) est convoqué.

- La citation, partielle et/ou hors contexte, d’un auteur, d’une étude, d’un champ de recherche, ne vaut, seule, ni démonstration ni preuve et ne suffit pas à établir la crédibilité et la légitimité de qui s’en saisit. La vigilance s’impose.

Considérons l’écriture, la lecture, le partage et la discussion comme projet et comme posture nous exposant au risque de la déconvenue et au plaisir de la découverte et de la compréhension, les deux allant souvent de pair.

Le discernement, l’humilité, la tempérance et un soupçon de détachement exhalent les réalités, leur teneur, leur singularité. L’essentiel est là, peut-être…

©Sermo Mentis 07 2022