Viscéralement optimiste quoique observatrice, je me surprends, en ces temps troublés, à me saisir de questions rudimentaires.
Comme beaucoup, je réalise combien leur simplicité est éclairante, à nos seuils respectifs. Serait-ce d’ailleurs l’un des enseignements de cet état de crises ?
- Peut-on attendre ou apporter réponse sans d’abord s’attacher à définir et à formuler précisément la question ?
- L’actuelle frénésie à communiquer - d’où qu’elle s’exerce - vaut-elle sûreté de l’information ?
- Le souci de rapidité exonère-t-il de rigueur et de tempérance ?
- S’évertuer à avoir raison et raisonner sont-ils équivalents ?
- Tout savoir hyperspécialisé est-il vérité, absolu ?
- Vérité et véracité sont-elles synonymes, science et opinion analogues ?
- Le découpage disciplinaire permet-il d’apprivoiser la complexité ?
- Savoirs et expertise dispensent-ils de faire (bon) sens ?
- L’arrogance du discours et de la posture est-elle gage de crédibilité et de légitimité ?
- Tous les discours servent-ils des mobiles et des intentions univoques, légitimes et louables ?
- Science(s) et politique(s) seraient-elles, par leur nature, désincarnées et exonérées de contingences et vicissitudes humaines ?
- Intérêt général et bien commun, sont-ils postulat, projet ou prétexte ?
- Est-il inconcevable d’énoncer pour les dépasser quelques paradoxes de notre modernité ?
- Quant à la liberté, a fortiori plurielle, aurait-on seulement le mot pour combler le manque de la chose ?
Et sautant du coq à l’âne, je songe au questionnement rémanent de Paul Ricœur quant à une vie bonne avec et pour autrui, dans des institutions justes …
Qu’en pensez-vous?